Avoir un enfant est un grand bonheur et pour bon nombre de couples, cela peut se faire naturellement. D’autres n’ont pas cette chance et doivent avoir recours à la procréation médicalement assistée pour avoir la joie de vivre une grossesse et d’avoir cet enfant tant désiré. Pour certains d’entre eux, c’est un don d’ovocytes qui peut les aider.
Bien que la technique soit maîtrisée depuis longtemps en France (mais le don légalisé depuis le 29 juillet 1994 seulement), les dons restent rares.
Pour les couples infertiles, le temps d’attente s’allonge et peut durer plusieurs années.
Qui est concernée ?
Lorsqu’une femme choisit de faire don de ses ovocytes, elle subit une stimulation ovarienne afin d’augmenter le nombre d’ovocytes qui vont arriver à maturité et être expulsés lors de l’ovulation.
Vous pouvez faire un don si vous avez moins de 37 ans, vous êtes majeure et que vous êtes en bonne santé.
Vos ovocytes seront donnés à un ou des couples en âge de procréer qui ne peuvent pas avoir d’enfant naturellement.
Le don, mode d’emploi ?
Le don d’ovocytes est un choix libre et réfléchi. La donneuse signe un consentement sur lequel elle peut revenir tant que les ovocytes ne sont pas utilisés. Si elle vit en couple, le conjoint est également impliqué dans la décision et signe lui aussi un consentement.
Bien entendu, le don est gratuit et ne peut donner lieu à aucune rémunération de la donneuse et les frais occasionnés sont entièrement pris en charge. Il peut arriver que la donneuse ait besoin d’avancer certains frais mais 100% de ceux-ci lui seront remboursés.
Le don est anonyme et la donneuse et la ou les receveuses ne peuvent connaître leurs identités respectives.
Lors d’un premier rendez-vous, la donneuse est informée de la façon dont va se dérouler le don, ce qu’il implique comme organisation personnelle et professionnelle. Elle est invitée à poser à son tour toutes les questions qui lui semblent nécessaires. La contraception est également un sujet qui est abordé car la stimulation ovarienne implique un risque de grossesse accru. Il est donc conseillé d’utiliser un préservatif dès le début de la stimulation, à moins qu’un stérilet reste en place pendant celle-ci.
Après avoir été informée, la donneuse signe le consentement (ainsi que son conjoint) puis elle subit des examens qui permettent d’estimer sa fertilité, d’ajuster au mieux le traitement et d’éliminer toute contre-indication au don. Ses antécédents familiaux sont également étudiés.
Vient ensuite un entretien avec un psychologue ou un psychiatre, qui permet d’exprimer librement sa réflexion sur la démarche du don. Il s’agit également d’accepter l’idée qu’on peut avoir un enfant biologique, quelque part, sans en être sûre.
Après ces entretiens, vient l’étape du don proprement dit, avec stimulation puis prélèvement.
Les ovaires sont artificiellement mis au repos pendant une courte période avant la stimulation.
La stimulation ovarienne se fait grâce à des injections sous-cutanées quotidiennes d’hormone pendant 10 à 12 jours. Ces injections permettent d’amener plusieurs ovocytes à maturité au lieu d’un seul en temps normal. Elles peuvent être réalisées par une infirmière ou par la donneuse elle-même si elle s’en sent le courage et la dextérité.
Pendant cette période de stimulation, la donneuse est régulièrement surveillée : prises de sang et échographies permettent de surveiller la réponse au traitement et d’adapter la stimulation au mieux. Il est également possible de fixer avec précision le jour et l’heure de la dernière injection, celle qui finira de rendre les ovocytes matures et déclenchera l’ovulation.
En moyenne 36 heures après la dernière injection, le prélèvement des ovocytes est effectué par voie vaginale, sous contrôle échographique et sous anesthésie locale, rarement générale. Le prélèvement dure moins de 10 minutes mais la donneuse reste sous surveillance pendant 3 heures environ. Le temps d’hospitalisation est donc d’une demi-journée à peine et la donneuse peut ensuite rentrer chez elle, à condition qu’elle soit accompagnée.
Les ovocytes prélevés sont directement mis en présence des spermatozoïdes du conjoint de la receveuse afin de réaliser une fécondation in vitro. Les embryons issus de cette fécondation peuvent être réimplantés directement dans l’utérus de la receveuse si son cycle menstruel est synchronisé sur celui de la donneuse, ou congelés pour les implanter au moment propice lors d’un cycle ultérieur de la receveuse. Les chances de grossesse évolutive (supérieure à 12 semaines) sont un peu plus élevées lorsque donneuse et receveuse ont des cycles synchronisés.